Publié dans Dossier

Dans les rues de Tanà - Les deux-roues électrisants 

Publié le dimanche, 10 décembre 2023

De nos jours, afin d'éviter les retards dus aux embouteillages, les habitants d’Antananarivo privilégient les déplacements à deux roues. En plus des motos conventionnelles, les motos et vélos électriques gagnent également en popularité. L'acquisition d'un vélo ou d'une moto électrique coûte actuellement entre 1 et 3 millions d'ariary. Alors que les passionnés de deux- roues, en particulier les amateurs chevronnés, préfèrent les motos à moteur conventionnel pour conserver une expérience plus sensorielle, les étudiants et même les fonctionnaires optent de plus en plus pour la motorisation électrique. Ces types de véhicule offrent la possibilité de se frayer un chemin à travers les embouteillages tout en réalisant des économies sur le carburant.

Un choix motivé par l'économie de carburant

Selon Rindra, responsable commerciale d’un concessionnaire, ce sont surtout les étudiants qui sont attirés par les motos et vélos électriques. Il précise que les jeunes de 15 à 18 ans sont particulièrement intéressés par ces véhicules, et cela s'explique par deux raisons majeures : la possibilité de circuler efficacement dans les embouteillages et les économies réalisées sur le carburant. Lova, responsable auprès d'un magasin importateur et revendeur de motos électriques, confirme cette tendance. « Pour la plupart de nos clients, le choix d'une motorisation électrique est principalement motivé par la recherche d'économie sur le prix du carburant », souligne-t-il.

En effet, selon Harivelo, qui vient d'acquérir sa moto électrique, l'avantage majeur réside dans les économies à long terme qu'il peut réaliser. « Avec ma moto à essence précédente, je devais allouer environ 25 000 ariary par semaine pour le carburant, une dépense désormais superflue », affirme-t-il.

Pratique et facile à entretenir

Lova, notre responsable au sein d’un magasin d’import et de revente de motos électriques, souligne que les passionnés de motos ont généralement peu d'affection pour celles équipées d'une motorisation électrique. Pour lui, les amateurs de motos recherchent constamment des sensations fortes lorsqu'ils conduisent et aiment bricoler sur leurs motos pour améliorer leurs performances ou trouver plus de puissance. Selon lui, cela représente à la fois un avantage et un inconvénient pour les motos électriques : elles sont pratiques car elles n'exigent pas d'entretien spécifique, mais cela ne séduit pas les passionnés.

Il est à noter que pour les motos électriques, la batterie est l'élément clé nécessitant une surveillance régulière. Il explique que son entretien est similaire à celui des batteries de smartphones, soulignant l'importance de savoir entretenir correctement la batterie ou de la recharger au besoin pour garantir sa durabilité. « Quoi qu'il en soit, les acheteurs sont actuellement très pointilleux quant à la sélection de la marque de moto ou de la marque de batterie », ajoute-t-il.

Les frères Seng, passionnés de moto électrique

Seng Riven Andrew Wong et son frère partagent une passion commune pour les motos électriques qui remonte à plus d'une décennie, à l'époque où ils étaient lycéens. Leur fascination pour ces véhicules a été éveillée alors qu'ils résidaient à Analamahitsy et devaient se rendre quotidiennement à l'école Sainte-Antoine. Les trajets difficiles en bus H de l'époque ont incité leurs parents à opter pour une solution plus pratique : l'achat d'une moto thermique, puis d'une moto électrique.

Pourquoi l'électrique ? Seng Riven explique que la moto électrique avait l'avantage de nécessiter moins d'entretien par rapport à son homologue thermique. Les pannes fréquentes de la moto thermique, liées à des problèmes de carburation et d'allumage, ont été éliminées. De plus, la moto électrique s'est révélée plus économique à long terme. Cependant, à l'époque, les batteries à gel, bien qu'innovantes, présentaient des limitations en termes de durabilité et de puissance, surtout lorsque deux personnes étaient à bord.

Quelques années après leurs premières expériences en tant qu'utilisateurs de motos électriques, le frère de Seng Riven a poursuivi ses études à l'étranger et s'est orienté vers le secteur de l'énergie solaire. Fort de ses expériences, il a suggéré à Seng Riven d'ouvrir un garage spécialisé dans les motos électriques à Madagascar. À ce moment-là, Seng Riven avait déjà son propre garage dédié à la préparation de deux-roues thermiques pour des compétitions ou des zpersonnalisations.

Le passage des batteries à gel aux batteries lithium, plus légères, puissantes et robustes, a été une étape cruciale dans le développement de leurs motos électriques. Ils ont également conçu un moteur adapté aux conditions d'utilisation spécifiques de Madagascar, donnant naissance à leur premier modèle, le "M1", il y a huit ans. Parallèlement, ils ont officiellement établi la société Mot'Aratra S.A.R.L., spécialisée dans la conversion, la fabrication et l'entretien de motos électriques, située à Nanisana près du ministère de la Communication et de la Culture.

Alors que Seng Riven et son frère ont réussi à créer une entreprise florissante dans le domaine des motos électriques à Madagascar, la question se pose maintenant de savoir si le pays est prêt à adopter massivement ces véhicules. Les infrastructures nécessaires, telles que des stations de recharge avec une alimentation électrique stable et puissante, ainsi que des routes adaptées aux spécificités des motos électriques, sont des défis que le contexte malgache doit relever pour permettre une transition énergétique efficace vers ces nouvelles technologies. La passion et l'engagement de Seng Riven et de son frère pour les motos électriques sont indéniables, mais la route vers une adoption généralisée de ces véhicules à Madagascar est parsemée de défis à relever.

 

Hary Rakoto

Fil infos

  • Akamasoa - Une école inaugurée par les Présidents malgache et slovène  
  • Fuite d’informations  - La CENI condamne la convocation de son 1er vice-président par la cybercriminalité  
  • Centre Akamasoa - La Présidente de la Slovénie rend hommage au Père Pedro
  • Sahara marocain - " L’initiative du Maroc soutenue par le Royaume- Uni"
  • Visite d’Etat - La Slovénie veut être un partenaire actif de Madagascar
  • Fête de l’indépendance - Le Président appelle les citoyens à hisser le drapeau national  
  • Campagne de dénigrement - Deux ministres dans le viseur d’un député
  • Actu-brèves
  • Route Toamasina-Foulpointe - Démarrage effectif de la réhabilitation
  • Dissensions internes - Le régime fragilisé 

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

A bout portant

AutoDiff